Avec la réédition d'échardes, aux éditions Scudo, augmentée de textes et poèmes inédits, cinquième recueil de poèmes (Rives en chamade, Le soleil est au bord du ravin, Echardes, L'eau des ténèbres) de Danièle Maoudj, la poétesse poursuit sa longue quête d'un rêve qu'elle s'obstine à vouloir faire exister. Un rêve où la beauté réinventée entre la mémoire des caresses et les rivages de l'enfance amènerait l'individu à s'arracher du mythe de l'origine pour créer son destin.
Les poèmes de Danièle Maoudj surgissent d'une nécessité impérieuse de faire éclater au moyen de mots inventés les obus de la nuit coloniale enfouis au fond de la mémoire. La lampe des souvenirs panse les blessures et représente un gage d'avenir pour enfin partager le souper de l'Histoire et déserter le lieu des non-dits.
Avec cette réédition en Corse, pays de sa chair, elle pense les mots parfumés des horizons d'insomnie pour donner à entendre aux insulaires, les musiques bouleversées de la Kabylie d'Algérie, le pays de son père. Pour Danièle Maoudj, la Kabylie et la Corse sont entrelacées dans le jardin de l'Amour. L'auteure est ce pont qui relie les deux mondes d'une rive à l'autre.